Le dimensionnement adéquat des fondations est un aspect critique dans la conception et la construction de toute structure. Une fondation mal conçue peut compromettre la stabilité et la durabilité de l'ensemble du bâtiment, entraînant des conséquences potentiellement désastreuses. Parmi les types de fondations superficielles, la semelle plate est une solution couramment utilisée en raison de sa simplicité de construction et de son coût relativement faible dans des conditions de sol favorables. Comprendre les principes fondamentaux et les méthodes de calcul est donc essentiel pour les ingénieurs et les professionnels du bâtiment.
Ce guide se propose de vous fournir les connaissances et les outils nécessaires pour réaliser une conception précise et efficace d'une semelle plate de fondation. Il aborde les aspects théoriques essentiels, les données d'entrée requises, les étapes de calcul détaillées, et les aspects pratiques de la mise en œuvre, le tout en conformité avec les normes et réglementations en vigueur. Nous mettrons l'accent sur la compréhension des principes fondamentaux afin que vous puissiez adapter la méthode de conception à différentes situations et défis spécifiques.
Introduction aux semelles plates de fondation
Cette section vise à introduire le concept de semelle plate, en précisant sa définition, ses différents types et les situations dans lesquelles son utilisation est la plus appropriée. Nous verrons également les avantages et les inconvénients de ce type de fondation superficielle par rapport à d'autres solutions alternatives.
Qu'est-ce qu'une semelle plate de fondation ?
Une semelle plate de fondation est un élément structurel en béton armé, de forme généralement carrée ou rectangulaire, qui transmet les charges d'un poteau ou d'un mur à une surface de sol plus importante. Son rôle principal est de répartir la charge de la structure sur le sol, réduisant ainsi la contrainte appliquée à ce dernier et évitant le dépassement de sa capacité portante admissible. Il existe principalement trois types de semelles plates : les semelles centrées, les semelles excentrées, et les semelles filantes. Les semelles centrées reçoivent la charge en leur centre de gravité, tandis que les semelles excentrées sont soumises à des charges décalées, souvent en raison de contraintes architecturales ou de la proximité d'une limite de propriété. Les semelles filantes, quant à elles, sont utilisées pour supporter des murs porteurs continus.
Avantages et inconvénients
Les semelles plates présentent plusieurs avantages : elles sont relativement simples à concevoir et à construire, elles sont économiques pour des charges modérées et des sols de bonne qualité, et elles nécessitent peu de main-d'œuvre spécialisée. Cependant, elles présentent aussi des inconvénients : elles sont sensibles aux tassements différentiels, elles ne conviennent pas aux sols compressibles ou de faible portance, et elles peuvent nécessiter des excavations importantes. Le choix d'une fondation superficielle de type semelle plate doit donc être fait après une étude approfondie du sol et des charges de la structure, comparée à d'autres solutions possibles. Une analyse comparative est essentielle pour déterminer la solution de fondation la plus adaptée.
Voici un tableau comparatif des différents types de fondations:
Type de Fondation | Type de Sol | Charge | Coût | Avantages | Inconvénients |
---|---|---|---|---|---|
Semelle Plate | Sols cohérents, moyennement porteurs | Modérée | Faible | Simplicité, économie pour charges modérées | Sensible aux tassements, non adapté aux sols compressibles |
Radier Général | Sols compressibles, hétérogènes | Importante | Modéré | Réduit les tassements différentiels, bonne répartition des charges | Plus complexe à construire, nécessite plus de béton |
Pieux | Sols très compressibles, faible portance en surface | Très importante | Élevé | Adapté aux sols de faible portance, minimise les tassements | Coût élevé, mise en œuvre complexe |
Notions fondamentales
Pour bien comprendre le dimensionnement des semelles plates, il est crucial de maîtriser certaines notions fondamentales. La contrainte du sol, exprimée en kPa (kilopascals), représente la force exercée par la semelle sur le sol par unité de surface. La capacité portante admissible, également exprimée en kPa, est la contrainte maximale que le sol peut supporter sans rupture, avec un coefficient de sécurité appliqué. Le tassement est la déformation verticale du sol sous l'effet des charges, mesurée en millimètres (mm). Le moment fléchissant, exprimé en kN.m (kilonewtons-mètres), est une sollicitation interne qui tend à déformer la semelle par flexion. L'effort tranchant, exprimé en kN, est une autre sollicitation interne qui tend à cisailler la semelle. L'enrobage est l'épaisseur de béton qui recouvre les armatures, assurant leur protection contre la corrosion, conformément à l'Eurocode 2.
Données d'entrée indispensables
Le dimensionnement précis d'une semelle plate nécessite la collecte et l'analyse de données d'entrée fiables et complètes. Ces données concernent principalement les charges de la structure, les caractéristiques du sol, et les normes et réglementations applicables. Une attention particulière doit être portée à la précision de ces données, car elles influencent directement la sécurité et la performance de la fondation.
Charges de la structure
Les charges de la structure se décomposent en charges permanentes et charges variables. Les charges permanentes (G), telles que le poids propre des éléments structurels et des équipements fixes, sont constantes dans le temps. Les charges variables (Q), telles que les charges d'occupation, de neige, de vent, et de séisme, varient en fonction des conditions environnementales et de l'utilisation du bâtiment. Les combinaisons de charges, définies par les normes en vigueur (par exemple, Eurocode 0 - NF EN 1990), permettent de simuler les situations les plus défavorables en combinant différentes charges avec des coefficients de pondération appropriés. L'Eurocode 0, par exemple, définit des combinaisons d'actions qui prennent en compte les états limites ultimes (ELU) et les états limites de service (ELS), essentiels pour garantir la sécurité et le confort des occupants. Les charges sont combinées selon l'équation suivante : Σ γG,i Gi + γQ,1 Q1 + Σ γQ,i ψ0,i Qi, où γ sont les coefficients de pondération.
Il est aussi crucial de prendre en compte les charges de maintenance future (par exemple, ajout d'équipements sur le toit) lors du dimensionnement. Si les prévisions sont sous-estimées, la semelle pourrait être sous-dimensionnée et nécessiter des renforcements coûteux par la suite. De plus, l'impact du poids de ces nouveaux éléments peut générer des fissures et accélérer la dégradation de la fondation. Dans le cas de bâtiments industriels, il est crucial de considérer les charges dynamiques des machines et des équipements, qui peuvent engendrer des vibrations et des contraintes supplémentaires. Ces charges dynamiques doivent être analysées par un ingénieur spécialisé.
Caractéristiques du sol
La connaissance des caractéristiques du sol est primordiale pour le dimensionnement d'une semelle plate. Le type de sol (argile, sable, gravier, etc.), déterminé par la classification GTR (Guide des Terrassements Routiers) ou d'autres normes équivalentes (NF P94-041), influence directement sa capacité portante et son comportement au tassement. Des essais géotechniques, réalisés in situ (par exemple, essais pénétrométriques CPT, pressiométriques PMT) et en laboratoire (par exemple, essais de compression œdométrique, essais de cisaillement direct), permettent de déterminer les paramètres mécaniques du sol, tels que sa cohésion (c'), son angle de frottement interne (φ'), et son module de déformation (E). La capacité portante admissible (σadm), calculée à partir de ces paramètres et en appliquant des coefficients de sécurité appropriés (généralement entre 2 et 3 selon la norme NF EN 1997-1), représente la contrainte maximale que le sol peut supporter sans rupture. Le tassement, estimé à partir des essais géotechniques et des modèles de calcul appropriés (par exemple, la méthode de Boussinesq), doit être vérifié pour respecter les limites admissibles, généralement de l'ordre de quelques centimètres. Le niveau de la nappe phréatique, s'il est élevé, peut réduire la capacité portante du sol et augmenter les risques de corrosion des armatures. La formule de Terzaghi permet d'estimer la capacité portante en fonction des caractéristiques du sol.
Une étude géotechnique de qualité est indispensable pour garantir la sécurité et la durabilité de la fondation. Une étude insuffisante peut conduire à une sous-estimation de la capacité portante du sol, à une surestimation des tassements admissibles, ou à une méconnaissance des risques liés à la présence de la nappe phréatique. Par exemple, si une étude géotechnique omet de détecter la présence d'une couche d'argile gonflante sous la semelle, cette argile pourrait se gorger d'eau et provoquer des soulèvements différentiels importants, endommageant la structure. Investir dans une étude géotechnique approfondie est donc un gage de sécurité et de pérennité. Les essais géotechniques doivent être réalisés par un bureau d'études spécialisé et certifié.
Normes et réglementations
Le dimensionnement des semelles plates doit impérativement respecter les normes et réglementations en vigueur. Les Eurocodes, notamment l'Eurocode 2 (NF EN 1992-1-1 : calcul des structures en béton) et l'Eurocode 7 (NF EN 1997-1 : géotechnique), fournissent les règles et les recommandations pour le calcul et la vérification des fondations. Les DTU (Documents Techniques Unifiés), applicables en France, complètent les Eurocodes en précisant les règles de l'art et les bonnes pratiques de construction. Le respect de ces normes est essentiel pour garantir la sécurité des personnes et des biens, ainsi que la conformité du projet aux exigences réglementaires. Les normes définissent également les coefficients de sécurité à appliquer aux charges et aux résistances des matériaux, afin de tenir compte des incertitudes et des variations possibles. L'utilisation de logiciels de calcul conformes aux Eurocodes est fortement recommandée.
Voici un tableau récapitulatif des articles normatifs :
Norme | Article | Description |
---|---|---|
Eurocode 2 (NF EN 1992-1-1) | Article 8.7.2 | Espacement maximal des armatures (généralement 3h ≤ 400mm, où h est l'épaisseur de la semelle) |
Eurocode 7 (NF EN 1997-1) | Annexe D | Méthodes pour l'estimation de la capacité portante (formule de Terzaghi, etc.) |
DTU 13.12 | Divers articles | Règles de mise en œuvre des fondations superficielles en béton |
Méthodologie de calcul étape par étape
Cette section détaille la méthodologie de calcul d'une semelle plate, en expliquant chaque étape de manière claire et concise. Nous aborderons le calcul de la contrainte appliquée au sol, le dimensionnement géométrique, le calcul des sollicitations, le calcul du ferraillage, et la vérification de la stabilité et de la durabilité.
Calcul de la contrainte appliquée au sol
La première étape du calcul consiste à déterminer la contrainte appliquée au sol par la semelle. Cette contrainte (σ) est égale à la charge totale (charges permanentes G + charges variables Q + poids propre de la semelle Gsemelle) divisée par la surface de la semelle (A). La formule est donc : σ = (G + Q + Gsemelle) / A. Il est crucial de vérifier que cette contrainte ne dépasse pas la capacité portante admissible du sol (σadm). En présence de moments (M) ou de charges excentrées (e), la contrainte n'est pas uniforme sous la semelle, et il faut calculer les contraintes maximales (σmax) et minimales (σmin) en tenant compte des effets de la flexion. Les formules sont : σmax = (G + Q + Gsemelle)/A + M/W et σmin = (G + Q + Gsemelle)/A - M/W, où W est le module de section de la semelle. Si la contrainte maximale dépasse la capacité portante admissible, il faut augmenter la surface de la semelle pour réduire la contrainte.
- Calculer la charge totale agissant sur la semelle (G + Q + Gsemelle).
- Déterminer la surface minimale de la semelle (A = (G + Q + Gsemelle) / σadm) pour respecter la capacité portante du sol.
- Vérifier que la contrainte maximale sous la semelle (σmax) est inférieure à la capacité portante admissible (σadm).
Dimensionnement géométrique de la semelle
Le dimensionnement géométrique consiste à déterminer la longueur (L), la largeur (B) et l'épaisseur (h) de la semelle. La longueur et la largeur sont choisies en fonction de la surface nécessaire pour respecter la capacité portante du sol, tout en optimisant la forme (carrée ou rectangulaire) pour minimiser le volume de béton. L'épaisseur de la semelle est déterminée en fonction des sollicitations (moments et efforts tranchants) et des dispositions constructives minimales (enrobage des armatures). Une épaisseur trop faible peut entraîner un défaut de résistance, tandis qu'une épaisseur trop importante peut augmenter inutilement le coût de la semelle. L'enrobage minimal est généralement de 3 à 5 cm, selon l'Eurocode 2. Une optimisation rigoureuse est donc primordiale pour garantir une conception efficiente.
Calcul des sollicitations (moments et efforts tranchants)
Le calcul des sollicitations consiste à déterminer les moments fléchissants (Mu) et les efforts tranchants (Vu) dans les différentes sections de la semelle. Ce calcul est basé sur un modèle simplifié de distribution des pressions sous la semelle, en considérant généralement une distribution uniforme ou linéaire. Les moments fléchissants sont maximaux au centre de la semelle et diminuent vers les bords. Les efforts tranchants sont maximaux aux bords de la semelle et diminuent vers le centre. Ces sollicitations sont utilisées pour déterminer les sections d'acier nécessaires pour assurer la résistance de la semelle, conformément à l'Eurocode 2. Les calculs sont effectués aux ELU (Etats Limites Ultimes).
Calcul du ferraillage
Le calcul du ferraillage consiste à déterminer les sections d'acier (As) nécessaires pour résister aux moments fléchissants (Mu) et aux efforts tranchants (Vu). Le choix des barres d'armature (diamètre, espacement) doit respecter les dispositions constructives minimales, telles que l'enrobage des armatures et les recouvrements (l0). Des armatures de répartition et de couture sont également nécessaires pour assurer la cohésion de la semelle et limiter la fissuration. Le ferraillage doit être disposé de manière à assurer une bonne adhérence entre l'acier et le béton, ainsi qu'une protection efficace contre la corrosion. La quantité d'acier à utiliser est fonction de la résistance du béton (fck) et de l'acier (fyk), ainsi que des sollicitations appliquées. L'Eurocode 2 fournit les formules nécessaires pour déterminer As, en fonction de Mu, fck et fyk. La section d'armatures minimale (As,min) est également définie par l'Eurocode 2.
Exemple de calcul simplifié :
- Calcul du moment ultime (Mu) à la base de la semelle.
- Détermination de la hauteur utile (d = h - enrobage - ø/2, où ø est le diamètre des armatures).
- Calcul du coefficient réduit du moment (μ = Mu / (b * d² * fck), où b est la largeur de la semelle).
- Si μ ≤ μlim (valeur limite donnée par l'Eurocode 2), calculer la section d'acier As = (Mu / (0.87 * fyk * z)), où z est le bras de levier.
- Vérifier que As ≥ As,min (section minimale définie par l'Eurocode 2).
- Choisir les barres d'armature et leur espacement en fonction de As.

Schéma d'une semelle isolée (Source : Wikimedia Commons)
Vérification de la stabilité et de la durabilité
Après le calcul du ferraillage, il est indispensable de vérifier la stabilité et la durabilité de la semelle, conformément à l'Eurocode 2 et à l'Eurocode 7. Il faut vérifier que la contrainte de cisaillement du béton (τRd) ne dépasse pas sa résistance (VRd), que l'adhérence entre l'acier et le béton est suffisante, et que le poinçonnement (si applicable) ne se produit pas (vérification du périmètre de contrôle et de la contrainte de cisaillement). Il faut également vérifier la fissuration, en s'assurant que l'ouverture des fissures reste dans les limites admissibles (généralement ≤ 0.3 mm pour les ELS). Des considérations sur la durabilité doivent également être prises en compte, en choisissant un type de béton adapté à l'environnement (classe d'exposition) et en assurant une protection efficace contre la corrosion. Dans les environnements agressifs (sols sulfatés, présence de chlorures), il peut être nécessaire d'utiliser des bétons spéciaux (CEM III/A, CEM V) ou des revêtements protecteurs. L'enrobage minimal est également crucial pour la durabilité.
- Vérifier la résistance au cisaillement du béton (VRd > Vu).
- S'assurer de l'adhérence entre l'acier et le béton (longueur d'ancrage ≥ l0).
- Évaluer le risque de poinçonnement et vérifier la résistance au poinçonnement.
Calcul des tassements (introduction)
Le calcul des tassements est une étape importante du dimensionnement des semelles plates, car des tassements excessifs ou différentiels peuvent endommager la structure. Il existe différentes méthodes de calcul des tassements, telles que la méthode des tassements immédiats (pour les sols pulvérulents, basée sur la théorie de l'élasticité) et la méthode des tassements de consolidation (pour les sols argileux, basée sur la théorie de la consolidation de Terzaghi). Il est crucial de vérifier que les tassements calculés respectent les limites admissibles, qui dépendent du type de structure et de sa sensibilité aux déformations. Les tassements différentiels, c'est-à-dire les différences de tassement entre différentes semelles, sont particulièrement critiques et doivent être limités pour éviter les fissurations et les désordres structurels. Les tassements sont généralement calculés aux ELS (Etats Limites de Service).
Cas pratiques et exemples concrets
Cette section présente des cas pratiques de dimensionnement de semelles plates, illustrant les étapes de calcul et les choix de conception. Nous aborderons le dimensionnement d'une semelle centrée sous poteau, d'une semelle excentrée sous poteau en limite de propriété, et d'une semelle filante. Ces exemples sont simplifiés et visent à illustrer la méthodologie générale. Un dimensionnement réel nécessite une analyse plus approfondie et l'utilisation de logiciels de calcul.
Dimensionnement d'une semelle centrée sous poteau
Considérons un poteau supportant une charge permanente de 800 kN et une charge variable de 400 kN. Le sol a une capacité portante admissible de 200 kPa. Nous souhaitons dimensionner une semelle centrée sous ce poteau. La première étape consiste à calculer la charge totale, qui est de 1200 kN. La surface de la semelle nécessaire est donc de 1200 kN / 200 kPa = 6 m². Nous choisissons une semelle carrée de 2.45 m de côté (L = B = 2.45 m). Ensuite, nous calculons les moments fléchissants et les efforts tranchants dans la semelle, et nous déterminons les sections d'acier nécessaires. Enfin, nous vérifions la stabilité et la durabilité de la semelle, en nous assurant que les contraintes et les déformations restent dans les limites admissibles. Pour simplifier, on néglige le poids propre de la semelle.
Dimensionnement d'une semelle excentrée sous poteau en limite de propriété
Le dimensionnement d'une semelle excentrée est plus complexe que celui d'une semelle centrée, car il faut tenir compte de l'excentrement de la charge, qui crée des moments supplémentaires. Pour illustrer, considérons un poteau situé en limite de propriété, avec une charge permanente de 600 kN et une charge variable de 300 kN, et un excentrement de 0.5 m. Le sol a une capacité portante admissible de 150 kPa. La première étape consiste à calculer la charge totale et le moment résultant de l'excentrement (M = (600 + 300) kN * 0.5 m = 450 kN.m). Ensuite, nous dimensionnons la semelle de manière à respecter la capacité portante du sol et à limiter les tassements. Le ferraillage doit être renforcé pour résister aux moments supplémentaires créés par l'excentrement. Il est également possible d'utiliser des tirants d'ancrage pour stabiliser la semelle et réduire les risques de basculement. L'utilisation d'un logiciel de calcul est fortement conseillée dans ce cas.
Dimensionnement d'une semelle filante (courte introduction et renvoi)
Une semelle filante est une fondation continue utilisée pour supporter un mur porteur. Le dimensionnement d'une semelle filante est similaire à celui d'une semelle isolée, mais il faut tenir compte de la longueur du mur et de la distribution des charges le long de cette longueur. Le DTU 20.1 (Ouvrages en maçonnerie de petits éléments - Parois et murs) donne des indications sur le dimensionnement de ces fondations. Pour un mur porteur transmettant une charge linéaire, on calcule d'abord la largeur nécessaire de la semelle pour respecter la capacité portante du sol. Ensuite, on détermine l'épaisseur de la semelle et le ferraillage en fonction des moments fléchissants et des efforts tranchants. Il est important de s'assurer de la continuité du ferraillage le long de la semelle, ainsi que de la liaison entre les semelles filantes pour assurer la stabilité de l'ensemble.
Optimisation et aspects économiques
L'optimisation du dimensionnement et la prise en compte des aspects économiques sont des éléments essentiels pour réduire le coût de la semelle tout en garantissant sa sécurité et sa performance. Il existe différentes techniques d'optimisation, telles que l'optimisation de la géométrie, le choix judicieux des matériaux, et l'utilisation de logiciels de calcul performants.
- Optimiser la géométrie de la semelle pour minimiser le volume de béton.
- Choisir des matériaux adaptés (type de béton et d'acier) pour optimiser le rapport résistance/coût, tout en respectant les exigences de durabilité.
- Utiliser des logiciels de calcul pour une analyse plus précise et rapide, permettant d'optimiser le ferraillage.
Facteurs influençant le coût
Plusieurs facteurs influencent le coût d'une semelle plate. Le volume de béton, la quantité d'acier, le coût de la main-d'œuvre, et le coût de l'étude géotechnique sont les principaux postes de dépenses. L'optimisation de la géométrie permet de réduire le volume de béton, tandis que le choix judicieux des matériaux permet d'optimiser le rapport résistance/coût. La main-d'œuvre peut être réduite en utilisant des techniques de construction préfabriquées ou en optimisant l'organisation du chantier. Le coût de l'étude géotechnique, bien qu'il puisse paraître élevé (comptez en général entre 1500 et 5000€ pour une maison individuelle), est un investissement indispensable pour éviter les surcoûts liés à des problèmes de fondation et garantir la pérennité de l'ouvrage. Les assurances dommages-ouvrage exigent d'ailleurs une étude de sol G2 pour les constructions neuves.
Défis et innovations
Le dimensionnement des semelles plates est confronté à plusieurs défis, tels que les fondation superficielle sur les sols difficiles (argiles gonflantes, sols compressibles), les charges complexes (séisme, vent), et les exigences environnementales. Pour répondre à ces défis, des innovations sont en cours de développement, notamment l'utilisation de nouveaux matériaux, les techniques de renforcement des sols, la modélisation numérique avancée, et le BIM.
- Gérer les fondation superficielle sur les sols difficiles (argiles gonflantes, sols compressibles).
- Prendre en compte les charges complexes (séisme, vent) avec une analyse dynamique.
- Réduire l'empreinte environnementale des fondations en utilisant des bétons bas carbone et en optimisant la quantité de matériaux.
Les fondation superficielle et implications du changement climatique
Le changement climatique a des implications significatives sur le dimensionnement des fondations superficielles et en particulier sur le calcul tassement fondation. L'augmentation des températures peut entraîner une dessiccation des sols argileux, augmentant les risques de tassements différentiels. Les pluies plus intenses peuvent augmenter le niveau de la nappe phréatique et réduire la capacité portante des sols. Il est donc crucial de prendre en compte ces effets dans le dimensionnement des semelles, en utilisant des modèles de calcul adaptés et en prévoyant des mesures de protection contre les intempéries. Par exemple, l'utilisation de géotextiles drainants peut aider à stabiliser les sols et à réduire les risques de tassement. La prise en compte du cycle de gel/dégel est également primordiale dans les régions concernées.
Vers des fondations durables et optimisées
Le dimensionnement d'une semelle plate de fondation est un processus complexe qui nécessite une connaissance approfondie des principes de la mécanique des sols, du calcul des structures, et des normes et réglementations en vigueur. Ce guide a pour objectif de vous fournir les outils et les connaissances nécessaires pour réaliser une conception sûre et optimisée. N'oubliez pas l'importance d'une approche rigoureuse, du respect des normes, et de la prise en compte des aspects économiques et environnementaux. Pour aller plus loin, téléchargez notre feuille de calcul simplifiée pour le prédimensionnement des semelles plates !